Entretenir son vélo électrique, c’est assurer à la fois sa longévité, ses performances et votre sécurité. Plus qu’un simple vélo, il embarque une motorisation, une batterie et une électronique qui demandent une attention particulière. L’entretien ne se limite pas à huiler une chaîne, il implique une surveillance régulière et des précautions spécifiques pour éviter d’endommager des composants sensibles.
Fréquence d’entretien et organisation
Un programme de maintenance adapté vous évite bien des déconvenues. 5 à 10 minutes par semaine suffisent pour les vérifications de base, mais un calendrier structuré optimise réellement la durée de vie de votre machine.
Chaque semaine, nettoyez cadre, roues et chaîne, vérifiez la pression des pneus et jetez un œil aux câbles électriques. Une fois par mois, lubrifiez la transmission, contrôlez l’usure des plaquettes et inspectez les connexions électriques. Tous les trois mois, examinez l’état des pneus, serrez boulons et vis, et vérifiez la transmission. Enfin, prévoyez une révision complète annuelle, ou semestrielle si vous roulez quotidiennement, incluant freinage, transmission et étanchéité des composants électriques.
Nettoyage du vélo électrique
Éteignez toujours le vélo et retirez la batterie avant de commencer. Si la console est fixe, protégez-la avec un film étanche ou un chiffon. C’est le préalable indispensable pour tout nettoyage.
Munissez-vous d’un seau d’eau tiède, d’un savon doux, d’une brosse souple et d’un chiffon sec. Utilisez un lubrifiant spécifique pour la chaîne et un nettoyant pour les freins. N’employez jamais de jet haute pression : l’eau forcée dans les roulements ou le moteur provoque des dégâts irréversibles.
Rincez doucement, comme une pluie légère. Lavez ensuite à l’éponge savonneuse, brossez la transmission, puis rincez à nouveau sans excès. Séchez avec soin, en insistant sur la transmission, les vis et les logements de batterie. Bannissez l’air comprimé qui pousse l’humidité dans les zones sensibles.
Batterie et composants électroniques
La batterie est l’élément le plus fragile et le plus coûteux. Elle doit être stockée entre 10 et 20°C. Ne la laissez pas exposée au soleil, à des températures extrêmes ou près d’une source de chaleur.
En cas de stockage long, maintenez-la entre 30 et 70 % de charge. Rechargez-la une à deux fois par mois en hiver pour compenser la décharge naturelle. Même étanche aux projections, elle mérite une housse imperméable par temps de pluie. Le sel de déneigement est son ennemi : rincez immédiatement si elle y est exposée.
Nettoyez la batterie et la console uniquement avec un chiffon légèrement humide, jamais avec un liquide direct. Et pour plus de sécurité, stockez-la dans un sac résistant au feu.
Transmission et chaîne
Une chaîne propre et lubrifiée garantit la fluidité du pédalage et la précision de l’assistance. Lubrifiez une à deux fois par mois en usage urbain, systématiquement après une sortie sportive. Nettoyez-la au préalable avec un dégraissant spécifique, puis appliquez l’huile maillon par maillon avant d’essuyer l’excédent.
Le remplacement intervient autour de 5000 km, en même temps que la cassette. Vérifiez également le dérailleur : une patte tordue ou des câbles usés expliquent la plupart des problèmes de passage de vitesses. Réglez soigneusement les butées, la tension et l’écart galet/cassette. Sur un VAE, la puissance moteur amplifie toute imprécision.
Freinage et sécurité
Les freins supportent une charge plus importante que sur un vélo classique. Surveillez l’épaisseur des plaquettes : moins de 1,5 mm pour des disques, moins de 6 mm pour des freins sur jante, et il faut les remplacer. Vérifiez aussi l’état des disques : ils doivent rester plats, sans fissures, avec une épaisseur supérieure à 1,5 mm.
Pour changer des plaquettes, démontez la roue, écartez doucement les pistons, nettoyez l’étrier à l’alcool isopropylique, installez les nouvelles plaquettes puis remontez. Bannissez tout produit gras comme WD40 ou dégrippant : ils détruisent l’efficacité du freinage.
Si vos plaquettes brillent et perdent en mordant, un léger ponçage au papier de verre fin restaure leur efficacité.
Pneus et pressions
La pression des pneus conditionne votre confort, la sécurité et même l’autonomie. En usage urbain, visez 3 à 4 bars. En VTT électrique, restez entre 1,5 et 3 bars selon le terrain. Pour un fatbike, 1 à 1,4 bar suffisent, voire 1 bar sur neige.
Si vous transportez des charges, augmentez légèrement la pression du pneu arrière. Vérifiez-la chaque semaine : l’assistance masque souvent un sous-gonflage, mais il réduit l’autonomie de manière insidieuse.
Contrôles avant chaque sortie
Adoptez la règle ABC.
A pour Air : pneus gonflés, pas de coupures ni de renflements.
B pour Brakes : freins efficaces, levier à course normale, pas de fuites.
C pour Chain : chaîne propre, vitesses fluides, pas de bruits suspects.
Ajoutez à cela trois vérifications spécifiques au VAE : testez l’arrêt du moteur au freinage, contrôlez les connecteurs électriques, et assurez-vous d’un niveau de batterie suffisant.
Stockage prolongé
Avant l’hiver, nettoyez entièrement le vélo, lubrifiez la transmission et gonflez les pneus à la pression recommandée. Stockez-le dans un endroit sec, entre 15 et 22°C, avec la batterie retirée et chargée à 30-70 %. Vérifiez la pression des pneus deux à trois fois durant la saison.
Outils utiles au cycliste électrique
Un kit de base comprend clés Allen de 2 à 6 mm, tournevis, démonte-pneus, chambre à air de rechange, rustines et lubrifiant pour chaîne. Pour aller plus loin, un extracteur de manivelle, une clé à rayons ou une clé à pédales complètent l’équipement. Ajoutez un produit dégraissant pour la transmission et un nettoyant freins.
Inspection professionnelle
Même avec un entretien sérieux, une inspection annuelle reste indispensable. Le professionnel vérifie le couple de serrage, l’usure des roulements, l’étanchéité, l’assistance électronique et les capteurs. Consulter un spécialiste s’impose dès les premiers bruits suspects, une coupure d’assistance ou un freinage qui faiblit.