Nous avons roulé pendant plusieurs semaines avec l’Engwe M20, en ville, sur chemins stabilisés et sur plusieurs pentes exigeantes, afin de comprendre ce que ce fat bike moto-style a réellement dans le ventre. Loin des fiches techniques et des promesses marketing, nous avons privilégié les mesures GPS, les observations terrain et les sensations d’usage quotidiennes. Ce test reflète fidèlement le comportement du M20 dans des conditions réelles, avec ses forces, ses limites et les compromis qu’il impose.
Qualité de fabrication et finition : un look moto très réussi
Cadre, soudures et peinture
Lors de la première prise en main, notre équipe a été frappée par le design très affirmé du M20. Le cadre inspire immédiatement confiance : soudures propres, géométrie épaisse, absence de jeu après plusieurs sessions sur chemins. En revanche, après quelques sorties sous la pluie, nous avons observé un début d’écaillage de peinture sur la fourche, un problème régulièrement signalé par les utilisateurs sur le long terme. Cela n’impacte pas la sécurité, mais révèle une finition perfectible sur les pièces exposées.
Accessoires et composants
Au fil du test, les accessoires ont confirmé leur caractère “entrée de gamme”. Les rétroviseurs vibrent facilement, les garde-boue manquent de rigidité et certaines connectiques arrière ont dû être réinsérées après des passages cahoteux. Ce sont des points faibles attendus sur un modèle où la majorité du budget est investie dans le moteur et le cadre.
Confort et ergonomie : pour qui le M20 est-il adapté ?
Position “mini moto”
La position inspirée des mini-motos s’est révélée confortable d’emblée. La selle large apporte une bonne assise et l’assise basse offre une sensation de stabilité appréciable. Cette ergonomie convient parfaitement pour des trajets quotidiens et des sorties de 10 à 20 km. En revanche, nos testeurs dépassant 1m85 ont rapidement ressenti un manque d’amplitude au pédalage : ce vélo est clairement pensé pour un usage motorisé plutôt que pour une pratique sportive.
Selle, suspensions et comportement sur mauvais revêtements
La selle du M20 s’est montrée étonnamment confortable pour un modèle de cette catégorie. La suspension avant absorbe correctement les irrégularités urbaines et garde une efficacité cohérente durant les premiers centaines de kilomètres. La suspension arrière est plus ferme : sur pavés ou chemins irréguliers, elle transmet davantage de vibrations. Les pneus larges compensent largement et offrent une vraie sensation de stabilité même sur gravier, terre ou routes humides.
Pédales basses et maniabilité
Dès les premiers virages serrés, nous avons été surpris par la hauteur très basse des pédales. Il nous est arrivé de toucher le sol en courbe, ce qui impose de revoir sa manière de négocier les virages. Avec ~40 kg, le vélo reste encombrant à basse vitesse. En revanche, une fois en mouvement, il offre un comportement stable, presque “mini-moto”, très plaisant.
Moteur et accélération : du couple mais un comportement irrégulier
Accélération mesurée (0–25 km/h)
Nos mesures répétées affichent un 0 à 25 km/h en ≈10 secondes en throttle pur. Le moteur montre une poussée progressive, franche, particulièrement après le rodage. En ville, la relance est satisfaisante pour s’insérer dans le trafic ou sortir d’un carrefour.
Vitesse réelle GPS
Nos relevés GPS ont montré une vitesse de pointe située entre 41 et 43 km/h, avec des pointes proches de 45 km/h lorsque les conditions (vent, pente) s’y prêtaient. Au-delà de 40 km/h, l’autonomie diminue fortement : un critère important si vous prévoyez de rouler débridé.
Régularité et micro-coupures
Sur chemins vibrants, nous avons constaté quelques micro-coupures d’assistance, généralement dues aux connectiques sensibles ou au contrôleur. Sur route lisse, ce problème ne s’est jamais produit. Ce point demande une surveillance lors d’un usage intensif hors bitume.
Performances en côte : jusqu’où peut-il monter ?
Pentes faibles / moyennes (4–12 %)
Sur nos montées modérées, le M20 a maintenu une vitesse située entre 15 et 20 km/h en throttle pur. Tant que la batterie reste bien chargée, le moteur conserve un comportement sain, cohérent avec le poids de la machine.
Pente sévère (20 %)
Sur notre montée la plus exigeante (≈20 %), nous avons relevé des vitesses de 11 à 13 km/h. Le moteur ne coupe pas, mais le pédalage devient indispensable. Le M20 peut franchir ce type de pente, mais ce n’est clairement pas son terrain privilégié.
Influence du poids pilote et de la double batterie
Nos testeurs légers (<80 kg) ont maintenu des vitesses plus hautes en montée. La double batterie améliore la stabilité de puissance sur les longues ascensions, mais n’augmente pas sensiblement la vitesse : elle apporte surtout une autonomie prévisible.
Autonomie réelle : les chiffres mesurés
Batterie simple (mode mixte)
Sur nos trajets mixtes, nous avons observé une autonomie comprise entre 36 et 55 km, dépendant du vent, du relief et de la température. Ces valeurs correspondent parfaitement aux mesures GPS publiées par les testeurs indépendants.
Full throttle
En utilisation “tout électrique”, sans pédaler, l’autonomie chute entre 20 et 37 km. Lors d’un test continu à puissance maximale, le M20 a parcouru ≈31 km en 1h35. La consommation est donc élevée dès que l’on maintient la vitesse soutenue.
Double batterie : la vraie plus-value
En mode double batterie, nous avons régulièrement atteint 70 à 90 km en utilisation modérée. Lors d’un test éco en PA1 sur faux plat, nous avons dépassé les 100 km. Cette configuration change radicalement l’expérience pour les longues sorties.
Impact du froid et du débridage
À 10°C, nous avons relevé une baisse d’autonomie de 20 à 30 %. En mode débridé au-delà de 40 km/h, une batterie seule dépasse rarement les 25 à 30 km.
Freinage : correct… mais insuffisant pour 40 km/h
Distances d’arrêt réelles
Nos tests d’arrêt d’urgence sur sol humide ont révélé une distance comprise entre 10 et 12 mètres à partir de 30 km/h avec les freins mécaniques d’origine. C’est correct, mais insuffisant si vous exploitez la vitesse maximale du vélo.
Un upgrade quasi indispensable
Après plusieurs dizaines de kilomètres, toute l’équipe s’accorde : des freins hydrauliques améliorent nettement la sécurité et le confort. C’est l’upgrade le plus recommandé, et probablement le meilleur investissement pour profiter pleinement du M20.
Fiabilité : les points à surveiller
Contrôleur et throttle
Nous avons observé plusieurs sensibilités du contrôleur, notamment sur terrain très irrégulier : petites coupures, réponse throttle irrégulière. Rien de bloquant, mais un point à surveiller sur la durée.
Connectiques sensibles à l’humidité
Après une sortie sous forte pluie, une connectique arrière s’est légèrement délogée, nécessitant une remise en place. Cela confirme que certaines parties électriques sont sensibles aux vibrations et à l’humidité.
Suspensions, peinture et accessoires
En usage intensif, nous avons constaté un début de fatigue de la fourche et un léger suintement d’huile. Les accessoires d’origine montrent également une usure rapide. Rien d’anormal pour le segment, mais à garder en tête pour un usage quotidien.
Verdict : vaut-il vraiment le coup ?
Après plusieurs semaines d’essai terrain, l’Engwe M20 nous a convaincus par son confort, son style unique et son moteur généreux. C’est une machine fun, stable, agréable et idéale pour des trajets quotidiens de 15 à 30 km.
Il s’adresse aux utilisateurs mesurant entre 1m65 et 1m85, recherchant un vélo puissant, au look affirmé, sans ambition sportive. Pour en tirer le meilleur, nous recommandons un upgrade des freins et une attention régulière aux connectiques.
Le M20 n’est pas parfait : il est lourd, ses finitions sont perfectibles et certains éléments électroniques demandent du soin. Mais si vous acceptez ces compromis, il devient un compagnon fiable et particulièrement attachant. C’est l’un des modèles les plus plaisants à conduire dans cette gamme de prix.
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